Pour beaucoup d’entreprises et de collectivités, le drone est devenu un outil du quotidien : inspection de toitures, suivi de chantier, thermographie, prises de vue de communication… Tentant, dans ce contexte, de “faire simple” en demandant à un agent d’utiliser son drone personnel ou en faisant appel à un particulier non déclaré, qui proposera une prestation bien en dessous des prix du marché. L’économie est immédiate : quelques centaines d’euros de moins sur le devis. Mais le risque, lui, est immense.
Un faux bon calcul pour les entreprises et les collectivités
En France, un drone n’est pas un gadget : c’est un aéronef soumis à une réglementation stricte. Vols en zone peuplée, sur un site sensible, au-dessus d’une route, à proximité d’un établissement recevant du public, tout cela est encadré et suppose un exploitant déclaré, un télépilote formé, des procédures écrites et des autorisations adaptées. En cas de manquement, la responsabilité du pilote mais aussi du donneur d’ordre peut être engagée, avec des sanctions pénales et administratives lourdes. Pour une collectivité ou une entreprise, se retrouver citée dans une affaire de non-respect des règles aériennes peut laisser des traces durables.
S’ajoute à cela un second volet, tout aussi sensible : le travail dissimulé. Recourir à un “droneur du dimanche” payé en liquide ou au travers d’une structure inexistante ou non adaptée, c’est prendre le risque d’un contrôle, de redressements, de pénalités et d’amendes. La collectivité ou l’entreprise ne peut pas se retrancher derrière l’ignorance : elle a une obligation de vigilance envers ses prestataires. Le jour où cela se retourne contre elle, l’économie initiale paraît bien dérisoire face aux montants en jeu.
Quand l’économie de départ devient un risque majeur
Enfin, il y a la question de l’assurance. Si un drone chute sur un véhicule, blesse un passant ou endommage une toiture, seule une assurance responsabilité civile aérienne professionnelle correctement souscrite permet de faire face. Sans cela, l’opérateur non déclaré est souvent insolvable, et c’est l’entreprise ou la collectivité qui se retrouve en première ligne, exposée à des demandes d’indemnisation importantes et à un scandale médiatique local.
Vouloir économiser quelques centaines d’euros sur une prestation drone, c’est donc accepter, souvent sans en avoir conscience, un risque juridique, financier et d’image totalement disproportionné. À l’inverse, travailler avec un opérateur déclaré, formé et assuré n’est pas une dépense de confort : c’est une véritable protection pour les dirigeants, les élus et la collectivité qu’ils représentent.
source marc dubois